#25 – Mardi Gras à NOLA

Mesdames, Messieurs, expatriés, nomades ou sédentaires, visiteurs ou habitués, dudes and dudettes, ceci est un grand jour ! Vous vous demandez surement où les pattounes de Tomy & moi-même étions passés depuis la publication de notre dernier article type FAQ. (Spoiler : en France)

Vous n’allez pas le croire (et vous auriez raison), mais figurez-vous qu’un beau matin d’il y a plusieurs mois, la plume avec laquelle je vous écris avec la plus grande assiduité (ahem), a disparu. Sans crier gare. Après quatre mois d’intenses recherches (soyons honnêtes), je l’ai enfin retrouvée. Elle s’était délicatement posée dans une rue, à l’intersection entre le boulevard Jaipaletemps et la traverse Jaipaslinspi. D’ailleurs vous comprendrez aisément que ma plume ne s’était pas envolée seule mais qu’elle avait emportée avec elle… ma bonne foi.

Ainsi, en guise de bonne année, l’heure est venue pour nous d’ouvrir un nouveau chapitre rocambolesque de notre vie américaine. Sortons donc tous ensemble notre pierre blanche (oui, je vis dans un monde où tout le monde se balade avec un menhir dans la poche) et inscrivons dessus : 15 janvier 2024, retour en fanfare du blog.

En fanfare ai-je dit ? Quel choix de mot délicieux. Mes amis, vous n’êtes pas prêts. Bienvenue dans cette nouvelle édition de… MARDI GRAS ! Que le vert, le jaune et le violet vous obsèdent les pupilles !

Les plus assidus se rappelleront sans doute de l’article de l’an dernier, mais cette année Tomy et moi avons déplacé nos pattounes jusqu’à NEW ORLEANS. Je voulais voir autre chose, une autre facette du phénomène Mardi Gras en Louisiane. Croyez-moi, je n’étais pas préparée, et par ricochet vous non plus. (Un très long ricochet je sais, pas la peine de remuer le couteau dans l’alligator). Vous découvrirez ici une toute nouvelle expérience, des histoires et des anecdotes dont il n’a absolument pas été question à Mamou l’an dernier. En somme, un article tout aussi haut en couleurs si ce n’est encore davantage, quelque chose de totalement différent, et au final d’incontournable. Vous savez, je pensais connaitre l’ampleur de cette fête mais il me semble que, comme on dit : « quand on croit savoir, on ne sait pas » ; ou « quand il n’y a plus rien, il y en a toujours beaucoup » ; ou « faut pas pousser mémé dans les alligators ». Bref, trêve de massacre des mots et accordons-nous sur le fait que peu importe l’endroit où vous vous trouvez : Dude, Mardi Gras en Louisiane, IT’S SOMETHING, DUH ! Et au final, si on réfléchit : je suis si en retard dans cette publication que je suis en avance, car cet article arrive deux mois avant l’édition 2024 ! Non, ne me remerciez pas, c’est cadeau. J’aime avoir un train d’avance.

La première des choses et non des moindres est d’ordre lexical. Sortez votre répertoire (dites moi que je ne suis pas la seule à avoir eu ça en anglais ? Un répertoire où l’on notait les nouveaux mots de vocabulaire. Vous savez, CA! ! ahh souvenir..). Vous y êtes ? Allez à la lettre T et rajoutez le : TOUSTOUR (ou Toustourisme !). Ne comprendront cette blague que ceux connaissant mon nom de famille. Mais comme on est sympa je vais vous dévoiler le secret : je m’appelle Marie Toustou. Vous avez saisi le jeu de mot ? Cette année, je me suis recyclée dans le tourisme car pour Mardi Gras, m’ont rejoint deux de mes meilleurs amis : Elie & Elo (que je surnomme MéliMélo). Nous avons ainsi vécu à trois cette folie Louisianaise et Nouvelle-Orléanaise qu’est Mardi Gras. L’arrivée s’est faite non sans encombre, enfin surtout pour eux car après des déboires d’autoroute & d’avion, leurs pieds ont touché le sol américain à 1h et demie du matin au lieu de 16h la veille si je me rappelle bien.

Le second élément que vous devez prendre en compte est la somme qu’il vous faudra débourser pour loger à la Nouvelle Orléans en période de Mardi Gras. Les prix gonflent. Que dis-je ?! Ils ont des œdèmes de Quincke. Pour une seule chambre avec deux lits doubles, sur trois nuits nous avons payé $1455.  Cela étant l’hôtel était plus que bien placé et de très bonne qualité. Bienvenue à « La Galerie French Quarter Hotel » !!

Nous voilà bien installés, les affaires peuvent commencer. Le Toustour avait prévu un programme bien chargé, commençant à la Nouvelle Orléans & se terminant du côté de Mamou. Mes amis n’habitant pas sur place, il était évident qu’après quelques jours à Nola j’allais les emmener du côté du folklore reculé de Mamou et ainsi leur montrer le Mamou Mardi Gras (cf. l’article de l’an dernier). Mais nous nous focaliserons ici sur la Nouvelle Orléans. Dégustation d’alligator, balade en airboat sous -8000° (les vrais ont la ref’) ; parades ; beads ; alcool ; Channing Tatum (j’y reviendrai) ou encore parole sainte ont été les grands thèmes de ces quelques jours. Oui je sais, rien n’à avoir avec rien, c’est la magie de la Louisiane.

Si comme nous, vous projetez de passer Mardi Gras à NOLA, la ville a créé son propre site internet qui est une mine d’informations pratiques pour tout ce qui est manifestations et parades. Vous y retrouverez d’ailleurs un onglet avec toutes les explications sur l’histoire de Mardi Gras que je vous laisse aller consulter (car au final, c’est intéressant, mais quand même un peu moins que nos histoires d’alcool et de tirs. Ça aussi, j’y reviendrai). L’idée est que chaque parade est animée et menée par une ou plusieurs teams, groupes, ou « krewe » comme on les appelle. Et chaque Krewe a son ou ses chars. C’est titanesque. Gargantuesque. Il y a des dizaines de parades tout au long de la semaine, et en suivant leur trajet sur le site internet vous pourrez organiser au mieux votre planning et ainsi en voir un maximum. Les plus connues sont Krewe of Bacchus ; Krewe of Endemyon ; Krewe of Rex ou encore Krew of Zulu. Mais il en existe encore des dizaines d’autres et, vraiment, vous ne mesurez pas l’ampleur. Lorsque vous allez voir une parade, tâchez de trouver un endroit un petit peu dégagé et attendez de vous faire assommer par des milliers (littéralement) de colliers de perles, gobelets, ballons, porte-clefs ; stickers et goodies en tout genre ! Pour tout vous dire, vous verrez des gradins installés en amont et disposés aux meilleures places. Par contre, si vous voulez y aller il vous faudra payer. Ce sont carrément des pass. C’est vous dire le business. Honnêtement, il n’y a pas besoin de se ruiner là-dedans. Nous avons toujours eu des super spots depuis le trottoir ! De même, vous verrez des personnes avec des énormes sacs qui seront bien entendus remplis à la fin de la journée par ces objets en tout genre. Une sorte de jeu collectif à celui qui en attrapera le plus. Nous nous faisions la réflexion avec mes amis du budget presque honteux qui doit être déployé pour tout cela. D’une part il faut savoir qu’il y a des boutiques spécial Mardi Gras qui ouvrent uniquement pour l’occasion. D’autre part quand vous regardez autour de vous, vous vous dites que même en achetant en lot, le total dépensé par les Krewe pour obtenir le stock de goodies qu’il vous enverront au museau, doit avoisiner le million de dollar si ce n’est des centaines de milliers. Sans parler de l’organisation de la ville qui, de toute évidence, glisse des billets pour amortir l’évènement. D’ailleurs, si vous voulez arriver dès le premier jour en « total look Mardi Gras » je vous ai dégoté une super affaire ici : 100 colliers de perles prêts à être envoyés !

Et puisque des données mathématiques parleront encore davantage, faites-vous plaisir mes amis & découvrez
Mardi gras à NOLA en chiffres :

Nombre de charsNombre de fanfaresNombre de groupesImpact économique généré par Mardi GrasBudget achat de colliers de perles Nombre de galettes des rois Nombre de visiteurs
6760250840 millions de dollars1 milliard de dollars500 0001.4 millions

Nous nous sommes prêtés au jeu et avons ramené ce que nous avons appelé « le butin » : des colliers, des ballons en mousse, des porte-clefs, des gobelets, des freesbies, des « beer koozie » (pour tenir sa bière sans se geler les mains) et j’en passe. Ahh ce butin.. Je souris encore en y repensant car il est amusant de voir que plus les heures passaient plus nous redevenions des enfants. Nous sommes passés de « mon dieu regarde les gens avec leurs sacs prêts à tout pour attraper des colliers » à : LAAAAA !! LE COLLIEEEEERRR !! OUIIIII J’AI EU CELUI QUI CLIGNOTTE ! »

Bref vous l’aurez compris, Mardi Gras à NOLA, c’est une farandole de couleurs et de musique. C’est intense tant par la démesure que par le rythme. Le Toustourisme s’est retrouvé à la rue Bourbon dans le bar « Saints and Sinners » géré par Channing Tatum (non, nous ne l’avons pas vu, ô désespoir) à danser sur une barre de pole-danse (coucou Marie si tu passes par ici). Ça parait idyllique d’ambiance dit comme ça, et ça l’était ! Mais… * moment de confidence * j’ai fini par dormir dans notre chambre d’hotel à côté des toilettes, un sèche-cheveux comme chauffage en direction du ventre & une serviette mouillée sous la tête en guise de coussin. Quand on abuse du jus de citrouille, on ne distingue plus vraiment la bonne idée de la mauvaise. Ou en tout cas on ne sait plus reconnaitre ce qui parait incontestablement inconfortable. Je me rappellerai encore longtemps du regard d’Elo penchée sur moi, me disant « mais Marie, qu’est-ce que tu fais ? ». Ah bah oui tiens, qu’est-ce que je fais, couchée en forme de coquillette pour épouser la forme du pied des chiottes ? »

Bref, le lendemain, j’ai ramassé.

Refermons cette parenthèse du soir & revenons à des évènements plus…. pieux. J’essaie de trouver les mots pour vous expliquer le contraste saisissant entre l’intempérance Louisianaise et les marques de religions quasi-excessifs dont on peut être témoins. Elo, Elie, permettez-moi de vous ramener plusieurs mois en arrière grâce à un seul « mot » ou plutôt une onomatopée : « BLAH-BLABLAH-BLABLABLAH ».

Pour les autres, voici l’explication. Non, ne me faites ni sourire ni lever les bras, je ne fais pas un AVC. Chers lecteurs, il faut que vous imaginiez un instant la scène sur laquelle nous sommes tombés en plein NOLA : un groupe de manifestants religieux, brandissant des pancartes nous invitant à ne pas brûler en enfer. Je cite : « prépare toi à rencontrer ton Dieu » ; « repends-toi ou péris » ; « Vis de manière sainte ou dans les flammes de l’enfer » ; « Crains Dieu et suis ses commandements ». Hum… Accueillant ? Tolérant ? Les mots me manquent. Alors « d’où vient ce BLABLABLAH ? » me demanderez-vous. Hé bien au milieu de ce groupe fédérateur de bonnes ondes, il y avait cet homme. Cet homme dont on a parlé pendant tout le séjour. Cet homme qu’on a croisé une première fois puis une seconde à ceci près qu’il était déguisé en NONNE mes amis. Armé d’un mégaphone, il scandait dans les oreilles de ceux portant les-dites pancartes le désormais célèbre : BLAHBLAHBLAH. Le tout, agrémenté de sa main en mode bec de canard singeant le groupe dans son ensemble (vous savez, ce mouvement de main quand on dit à quelqu’un « Pouet Pouet camembert ». Y a-t-il vraiment des personnes qui disent encore PouetPouetCamembert ? C’est une réflexion pour plus tard.)

Si le sarcasme, la moquerie, le manque de respect, l’improbable et le drôle avaient un enfant, ce serait ce gars-là !

Le Toustour étant ce qu’il est, c’est-à-dire une organisation à but non lucratif et au leit-motiv de désorganisation, nous n’avons pas eu le temps de voir la dernière parade. Pour l’anecdote, grand bien nous en a pris car un homme a ouvert le feu à l’endroit où nous devions nous trouver (vers la fin de la parade), blessant plusieurs personnes. Ce n’était pas notre heure comme on dit. Vous voyez que ça a du bon d’être en retard ! Cela étant, le Toustourisme en a profité pour donner un aperçu de la vie américaine à MéliMélo : balade en Airboat comme énoncé au début de cet article, match de basketball des LSU ou encore découverte des bâtiments typiques. Après 4 jours intenses, nous avons donc quitté NOLA, cette géante tant par la beauté de ce qu’elle offre que par la démesure dont elle fait preuve. Nous avons eu une pensée pour les personnes responsables du nettoyage des rues. Une photo vaudra mieux que mille mots, donc on descends un petit peu pour visualiser l’ampleur. Et au vol, on vous laisse en exclu les autres activités préparées par le Toustour !

Vous souhaitez une occasion de faire la fête ? Vous aimez les villes libres ? Vous êtes curieux de voir ce qu’est une ville sans limite ?  Vous aimez l’improbable ? Vous aimez la musique et les colliers de perles ? Vous voulez vivre quelque chose de nouveau ? Vous voulez voir comment se matérialise la démesure ? Vous rêvez de plonger dans cet univers insouciant & coloré ? Alors notre unique conseil : venez à NOLA.

Car si nous avions un terme à mettre sur cette toute nouvelle expérience, nous dirions :

HORS DU COMMUN.

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